

La météo maussade n’est pas seule en cause. Les propriétaires de camping ont du mal à l’âme. Non que la saison soit particulièrement mauvaise, mais les perspectives de la profession s’assombrissent. C’est que les surfaces occupées par ces structures d’accueil touristiques suscitent bien des appétits. Près de 10 campings sont en passe de changer de main. Et d’activité. Pour laisser place à des constructions immobilières.
Le terrain du camping de la Chêneraie à Bayonne (près de la route nationale pour Pau) a ainsi été préempté l’an dernier par la Communauté d’agglomération du BAB. Pas pour y poursuivre une activité d’hôtellerie de plein air, mais plutôt pour y développer une Zone d’aménagement concertée (ZAC). A Biarritz, le Plan Local d’Urbanisme a été modifié permettant ainsi de transformer le terrain de "Biarritz Camping" en zone hôtelière.
Le camping "Juantxo" à Urrugne est en discussion avec le Conservatoire du littoral pour la cession de son terrain. Cet organisme public a pour politique de préempter les terrains de, ou proches de la Corniche. A Saint-Jean-de-Luz, le rachat du camping "Elgar" à Erromardie par la municipalité est toujours en cours de discussion pour y réaliser des logements sociaux. La mairie a obtenu une déclaration d’utilité publique du préfet lui permettant d’aller au besoin jusqu’à l’expropriation. Sur la même commune, le PLU a été modifié rendant le camping "Iratzia" à Erromardie constructible et où le promoteur Robert Alday entend réaliser des résidences de tourisme à l’horizon 2009.
A Anglet, le camping "Fontaine Laborde" a été racheté en début d’année par la société immobilière Setim (de la famille Donier) pour y réaliser un projet immobilier. Le dernier camping populaire d’Anglet fermera ses portes d’ici 2008, en attendant une éventuelle future modification du PLU.
Autre terrain idéalement placé à proximité de la mer, c’est celui du camping "Les Pins" à Bidart. Mis en vente, il se murmure sur la place qu’une offre d’achat au double du prix du marché qui n’est déjà pas très bas a été proposée. A ce jour, le PLU de la commune "protège les campings mais limite le nombre de mobil-homes" se plaint un directeur de camping.
Enfin, mais là ce sont les éléments naturels qui entrent en jeu, deux autres établissements sont à ajouter à la liste des fermetures. Celles définitives, après le sinistre de ce printemps, de campings au bord de la Nivelle, l’un à St-Pée, l’autre à Ascain, en raison de risques d’inondations.
Certes le Pays Basque est richement doté en campings. Pas moins de 115 établissements (58 sur la Côte, 57 au Pays Basque intérieur) d’hôtellerie de plein air. L’espèce n’est pas en voie d’extinction. Mais en nombre de lits, "d’ici 5 ans, ce sont 1500 places qui vont disparaître sur le littoral" affirme Francis Etcheberry, président du syndicat des hôteliers de plein air des Pyrénées-Atlantiques, et vice-président au niveau régional. Pour ce directeur du Camping Berrua à Bidart c’est "le paradoxe basque". "La demande est forte, et avec les campings qui disparaissent, l’offre se raréfie."
Les professionnels soulignent que ce phénomène joue à l’encontre d’un tourisme de mixité sociale. Le syndicat des hôteliers invite à engager une réflexion avec les pouvoirs publics à propos d’une offre d’hébergement touristique qui arrive devant celui des hôtels 13034 places en campings au Pays Basque, contre 9473 lits en résidences hôtelières. "À moins que l’on fasse le choix d’un tourisme élitiste" préviennent les gérants de camping.
Le CDT a rappelé que l’an dernier les chiffres ont été très bons, dans un contexte général en progression dans ce secteur de l’ordre de 2% par an, et dont les deux tiers de l’activité se concentrent sur le littoral. En 2006 au Pays Basque, 20400 salariés ont travaillé dans ce secteur (contre 18600 en 2005), pour les trois-quarts dans l’hôtellerie-restauration.
Pour cette saison, Henri Lauqué président du CDT souligne "le retour des Américains", en particulier dans l’hôtellerie de luxe où les chiffres sont "encourageants". Le début d’une clientèle irlandaise et scandinave apparaît à la faveur des lignes low-cost. Quant aux campings il indique que leur offre vise le haut de gamme, avec de lourds investissements (aquaparcs,...) qui sont réalisés pour "évoluer vers des clubs de vacances".
Pour sa part, le CDT réédite ses différents guides et cartes, dont celui des loisirs à 130000 exemplaires, "véritable bible de tout touriste et hébergeur" estime H.Lauqué. Des documents diffusés dans des zones voisines. "L’office de tourisme de Getxo est un de nos plus gros consommateurs de documents." Nouveauté de la saison, le CDT a mis en place un site internet s’adressant aux professionnels du secteur [pro.tourisme64.com], pour les aider notamment dans leurs démarches (labellisation, administration,...).
Si le résultat de la campagne a été médiocre sur le numéro vert selon H. Lauqué, les retombées sur la fréquentation du site internet du CDT ont été importantes. "Nous avons là la confirmation que l’usage d’internet a supplanté celui du téléphone en matière de tourisme" analyse Gérard Cazalis, directeur du CDT.
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